Résumé : A première vue, c’est une histoire presque banale : Everett McClellan tue l’amant de sa femme, Lily. Aux mains de n’importe quel écrivain, on aurait affaire, au choix, à une bluette sentimentale ou à un roman policier des plus ordinaires. Mais l’auteur du Bleu de la nuit n’est pas n’importe qui ; chez elle, cette trame domestique et dramatique sert un propos ô combien plus ambitieux. Derrière l’analyse des tromperies et des faux-semblants de la vie de couple, il s’agit pour elle de démonter méthodiquement les ressorts et les conséquences d’un assassinat d’une tout autre nature : celui des illusions qu’une certaine Amérique aura nourries pendant plusieurs décennies, depuis l’époque des grands pionniers californiens dont Everett et Lily sont les ultimes descendants, jusqu’à l’aube des années 1960, qui sous la plume acérée et visionnaire de Didion s’apparente plutôt à un crépuscule : la fin du Rêve Américain.